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14 mai 2024 ABONNEZ-VOUS À LA REVUE INSCRIVEZ-VOUS AUX NEWSLETTER >> FR
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 Article de la revue
  
A l'écoute de la musicalité élégiatique du peintre
HENRI FOREAU


«L’esprit du libre choix» du galeriste Edmond Rosenfeld souffle à Europ’Art

Henri Foreau, peintre français mort en 1938, a trouvé en Edmond Rosenfeld, né cette même année, son redécouvreur qui s’offre le luxe et l’audace de le présenter dans un vaste espace d’Europ’Art à Genève.
 
Henri Foreau - Château de Souzay, le soir (Détail)
Aquarelle - 39 x 55 cm, sbd - Collection particulière, Paris
 
Edmond Rosenfeld, avant d’être galeriste est un amoureux de l’art sous toutes ses formes pour autant que la qualité de l’expression appelle à la reconnaissance de la profondeur du sentiment. Musicien, concertiste international et chef d’orchestre, Edmond Rosenfeld a mené une longue carrière musicale jusqu’en 1983, année où des circonstances singulières l’ont amené à suivre de nouvelles orientations. Collectionneur de longue date d’œuvres du XIXe siècle, impressionnistes et post-impressionnistes, il découvrit un jour, dans un Salon d’Antiquaires à Bordeaux, une aquarelle d’Henri Foreau: «La Promenade des Orphelins». La délicatesse de traitement et plus encore la fine observation de personnages modestes emportèrent son enthousiasme.
 

Henri Foreau - Le Halage - Aquarelle et plume - 27,5 x 38 cm

Henri Foreau - La route de Vivonne - Aquarelle - 32,5 x 50 cm
 
Henri Foreau l’oublié
La rencontre avec Henri Foreau marqua un tournant décisif dans l’activité d’Edmond Rosenfeld. Tout autant que l’émotion suscitée par l’œuvre découverte, c’est avec toute sa faculté d’analyse, longuement éprouvée à l’étude de partitions, que le collectionneur reconnut en Foreau un grand peintre. À la faveur d’une thèse en cours en 1988, le parcours du peintre parisien lui fut révélé. Mais pourquoi l’œuvre de Foreau s’était-elle abîmée dans l’oubli? Sa mort survenue peu avant la deuxième Guerre mondiale et l’absence de mise en valeur de ce patrimoine ensuite l’expliquent en partie.
Un demi-siècle après, Edmond Rosenfeld ayant réuni un ensemble conséquent d’aquarelles, entreprit de réparer ce manque en montant lui-même une exposition. Comment le chef d’orchestre se mua-t-il en galeriste? Là encore les coïncidences heureuses se multiplièrent, favorisant l’achat d’un petit local à Bagnères de Luchon dans les Pyrénées françaises qui devint sa première galerie, écrin pour l’Œuvre de Foreau. Se conciliant les esprits du lieu, il nomma cette galerie «Les Oréades», nom des nymphes des montagnes et des bois.

Inspiration musicale
Dans la peinture de Foreau, on peut retrouver les atmosphères de Corot, par la finesse du trait de personnages minuscules devant la grandeur de la nature, mais également une résonance musicale faisant songer à Debussy et Ravel. Nourri des impressionnistes mais aussi de grandes figures romantiques comme Turner ou C.D. Friedrich, Foreau crée sa propre écriture, empreinte de compassion pour les êtres et d’harmonie avec l’eau et les bois environnants. En musicien, Edmond Rosenfeld plaça ses débuts de galeriste sous le signe des œuvres d’inspiration musicale. Non par l’interprétation de la musique en peinture, mais plutôt dans l’expression, par les couleurs et la composition, de la musicalité propre à un sujet.
 
Vent de liberté sur Moscou
Les «Oréades» se mirent ensuite à essaimer, tout d’abord à Toulouse puis à Paris, dans le même esprit qu’à Bagnères de Luchon. Et c’est là qu’une artiste russe, Lilia Slavinskaïa, vint un jour proposer au galeriste de lui faire connaître en Russie des peintres talentueux, discrets et pleinement voués à l’art. Edmond Rosenfeld partit à Moscou en 1989 et, invité par l’Union des peintres de l’ancienne URSS pour réaliser une exposition, découvrit une somme considérable d’œuvres «congelées» provenant de toutes les républiques. Parmi 10’000 tableaux, il en choisit 60 selon ses critères de qualité et de sensibilité et ouvrit à Moscou, avecc sa partenaire, rencontrée à Luchon, «Les Oréades», première galerie française en Russie, seule galerie étrangère depuis. Avec une certaine audace, il plaça la première exposition sous le titre de «L’Esprit du libre choix». Au cours de ses nombreux voyages en Russie, il fit des découvertes extraordinaires qu’il expose en permanence dans les diverses «Oréades».
C’est dans le même esprit «du libre choix» qu’Edmond Rosenfeld présente à Europ’Art, pour les 20 ans de sa galerie, 50 petits formats et 20 grands d’un Foreau post-impressionniste inconnu du grand public, dont l’attention humble et sensible au monde est un baume dans le délire ambiant.
MIREILLE CALLU
 

Henri Foreau - Lac du Bourget - Aquarelle - 30 x 44 cm

Henri Foreau - Les Maraîchers, 1923
Porte de Villiers à l’aube - Aquarelle - 28,5 x 38 cm
 
Henri Foreau - Le grand trianon - Aquarelle - 35 x 51 cm
 
HENRI FOREAU, né en 1866 et mort en 1938 à Paris, a été l’élève de Jules Lefebvre, Henry Lévy, Luc-Olivier Merson et surtout d’Henri Harpignies, dont il devait devenir un ami intime.
Il a, à partir de 1888, participé très régulièrement à de nombreux salons ou expositions en France et à l’étranger, qui lui ont valu diverses distinctions. Il a été membre du jury de la Société des Artistes Français, ainsi que Président de l’Association des Paysagistes Français.
Tout en ayant des parentés certaines avec les impressionnistes, les symbolistes et les peintres de l’Ecole de Barbizon, il a créé une œuvre originale, marquée par une technique très rigoureuse, une observation toujours renouvelée, une atmosphère de mélancolie raffinée, qui l’ont souvent fait comparer à celle de Corot.
S’il a utilisé les diverses techniques – huile, dessin –, c’est dans l’aquarelle qu’il a donné sa mesure la plus pleine. A travers ses trois thèmes principaux – la campagne de France, les parcs et jardins, Paris et la région parisienne –, son œuvre est dominée par la présence du ciel et de l’eau.
Henri Foreau est présent dans de nombreuses collections publiques (Louvre. Musée d’Orsay) et privées.

Texte et photo ci-dessus extraits du livre
«Henri Foreau, peintre de l’air et de l’eau,
1866-1938» d’Edith Herment et Eric Desmarest
© Les Editions de l’Amateur, Paris
 
Galerie Les Oreades
Tableaux-Dessins XIXème-XXème

52 rue de Moscou, 75008 Paris
Tél. 0033 (0)1 43 87 59 20 ,
fax 0033 (0)1 43 87 99 20

39 rue Pharaon, 31000 Toulouse
Tél. 0033 (0)5 61 53 99 89,
fax 0033 (0)5 61 25 62 95

69 allée d’Etigny, 31110 Luchon
Tél. 0033 (0)5 61 79 06 66,
fax 0033 (0)5 61 79 38 30

10-14 Krimsky Val, 17049 Moscou
Tél. 007 (095) 238 02 17 - 238 60 66,
fax 238 61 34

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www.oreades.com - www.henriforeau.com
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